Q : Pouvez-vous vous présenter et nous parler de votre parcours académique ?

Je m’appelle Jérémy Durdilly et je suis technicien de maintenance AOG et Ligne chez Dassault Aviation Business Services à Genève. Après mon brevet des collèges, j’ai suivi un CAP Aéronautique maintenance moteur à piston, puis un Bac Pro aéronautique option cellule, et enfin une mention complémentaire aéronautique, ce qui m’a permis d’obtenir ma licence PART 66 B1.1.

Au départ, je rêvais d’être pilote d’hélicoptère, mais mes résultats scolaires ne me permettaient pas de continuer vers le lycée. J’ai donc choisi l’alternance en mécanique aéronautique pour rester dans le domaine qui me passionne. Un des plus grands défis a été de trouver une entreprise pour mon apprentissage à 15 ans : ma mère a finalement trouvé un atelier à 300 km de chez moi et m’a accompagné pour s’assurer que je pourrais m’y rendre seul. Chaque jour, je faisais aussi 5 km à vélo sur une ligne droite, avec les camions qui passaient à côté à 90 km/h… Cela m’a appris la persévérance très tôt.

Q : Pouvez-vous nous raconter votre parcours professionnel et votre rôle actuel ?

J’ai commencé en apprentissage chez Aéro Paul sur l’aérodrome de Beaune, où je faisais la maintenance de DR400, de la visite journalière aux grandes visites complètes. Puis je suis allé à Marseille pour suivre mon Bac Pro dans un atelier PART 145 pendant deux ans. Ensuite, j’ai rejoint Dassault Aviation Business Services : d’abord en tant qu’apprenti, ensuite technicien, puis technicien certifié, et aujourd’hui technicien de maintenance AOG et Ligne.

Mon rôle consiste à remettre en service les avions immobilisés pour pannes (AOG) dans les plus brefs délais et à réaliser les maintenances courantes, comme les visites journalières ou certaines tâches récurrentes sur les composants des avions. Ce que j’aime, c’est le défi et la responsabilité : lorsqu’un avion est cloué au sol, il faut trouver vite la solution pour que le client puisse repartir.

Q : Quels conseils donneriez-vous aux étudiants qui souhaitent rejoindre le secteur aéronautique ?

Je recommande les formations spécialisées comme le CAP, le Bac Pro ou la mention complémentaire en aéronautique. Il est aussi important de développer son anglais, rester curieux et suivre les évolutions technologiques, et savoir travailler en équipe. Enfin, je leur dirais : persévérez, ne baissez jamais les bras, et explorez toutes les opportunités dans le secteur.

Q : Comment voyez-vous l’évolution de l’industrie et quels sont les aspects qui vous motivent le plus dans votre métier ?

L’industrie aéronautique est en pleine transition écologique, avec des carburants alternatifs et des innovations pour rendre l’aviation plus durable. Les métiers de la maintenance évoluent avec l’arrivée de nouvelles technologies, mais la passion reste essentielle.

Ma plus grande fierté est d’avoir commencé très jeune, malgré les obstacles, et d’être aujourd’hui capable de remettre en vol des avions de grande valeur. C’est un vrai sentiment de responsabilité et de satisfaction.

Et pour les étudiants : croyez en vos rêves, explorez toutes les opportunités offertes par le secteur, et persévérez même face aux difficultés.