
De mécanicienne navigante sur Airbus à chef du Centre d’Information et de Recrutement de l’Armée de l’Air et de l’Espace (CIRFA) de Lyon, Caroline Jobin a parcouru un chemin exceptionnel. Entre engagement, passion et dépassement de soi, elle partage son expérience et ses conseils pour ceux qui rêvent de s’élever dans le monde de l’aéronautique.
📌 « Ne pas avoir peur de l’échec : chaque épreuve est une opportunité d’apprendre. »
Un parcours marqué par la passion et l’engagement
Q : Qu’est-ce qui vous a poussée à choisir cette voie ?
J’ai toujours été fascinée par l’aéronautique et la physique. Mon grand-père, qui a servi dans l’Armée de l’Air lors de la guerre d’Algérie, a également été une source d’inspiration. Une visite d’un Mirage 2000 dans un centre commercial a été le déclic : je savais que je voulais faire partie de cet univers.
Q : Votre parcours académique a-t-il été linéaire ?
Pas du tout ! J’avais initialement envisagé de devenir navigateur officier système d’armes, d’où mon entrée en classe préparatoire. Mais une inaptitude médicale m’a obligée à revoir mes plans. J’ai alors décidé de me réorienter comme mécanicienne avion, un choix qui s’est avéré être une opportunité incroyable.
D’une mécanicienne avion à une cheffe de cabine principale
Q : Comment s’est déroulée votre évolution professionnelle ?
J’ai commencé comme mécanicienne sur CASA CN235, où je travaillais sur les moteurs, le train d’atterrissage et la pressurisation. Après trois ans, je suis devenue cheffe d’équipe, puis instructrice. Ensuite, j’ai intégré l’aviation de transport comme mécanicienne navigante sur Airbus A310 et A340, avant de prendre le rôle de cheffe de cabine principale sur l’Airbus A330 MRTT.
Q : Un moment marquant de votre carrière ?
Sans hésiter, la mission IRMA : nous avons évacué des populations après une catastrophe naturelle. Ces vols dans des conditions extrêmes, avec des passagers traumatisés, m’ont profondément marquée. Cela m’a rappelé à quel point notre métier va bien au-delà de la technique.
Un rôle clé dans le recrutement des futurs talents de l’Armée de l’Air et de l’Espace
Q : Que faites-vous aujourd’hui en tant que cheffe du CIRFA de Lyon ?
Je gère le recrutement, les événements, et le management de l’équipe. Mon rôle est d’accompagner les candidats et de leur donner toutes les informations pour qu’ils trouvent leur place dans l’Armée de l’Air et de l’Espace.
Q : Un conseil pour ceux qui souhaitent rejoindre ce domaine ?
Il faut oser ! Mais surtout, être prêt à se donner les moyens. Quand j’ai voulu intégrer l’armée, je n’étais même pas capable de courir 10 minutes sans m’arrêter. J’ai mis en place un entraînement quotidien et j’ai réussi. Idem pour les tests en maths et physique : j’ai repris les annales du Bac et j’ai travaillé chaque soir. Rien n’est impossible avec de la détermination.
Regarder vers l’avenir : les défis et opportunités de l’aéronautique
Q : Comment voyez-vous l’évolution du secteur ?
L’industrie aéronautique est en pleine mutation, avec des défis majeurs comme l’aviation durable et l’intégration de l’intelligence artificielle. Les nouveaux métiers vont demander des compétences variées, notamment en technologie et en langues étrangères.
Q : Votre plus grande fierté professionnelle ?
Être l’une des plus jeunes adjudant-chef de l’Armée de l’Air et de l’Espace à 31 ans, et la première mécanicienne navigante recrutée à l’Élysée. Mais aussi, en parallèle, avoir obtenu une certification de professeur de yoga et pouvoir transmettre cette discipline à des personnes en situation de précarité.
Un dernier mot pour les jeunes qui hésitent à se lancer ?
Sortez des sentiers battus, explorez et n’ayez pas peur d’échouer. Parfois, le chemin que l’on imaginait n’est pas celui qu’on emprunte… mais il peut être encore plus enrichissant !
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